NOUVELLES DU 18 EME

Publié le par LEPIC ABBESSES

Le 18e célèbre les 150 ans de Jaurès

A l'occasion du cent cinquantième anniversaire de la naissance de Jean Jaurès, la mairie du 18e arrondissement de Paris, la Société d'étude jaurésiennes, la Fondation Jean-Jaurès et le Musée de l'histoire vivante organisent, du 10 décembre 2009 au 16 janvier 2010, l'exposition « Jaurès, 1859-2009 : 150 ans de modernité ».

Un message jaurésien très actuel

« On nous dit : c'est le refrain d'aujourd'hui : allez à l'action ! Mais qu'est-ce que l'action sans la pensée ? C'est la brutalité de l'inertie », « Je n'ai jamais séparé la République des idées de justice sociale sans lesquelles elle n'est qu'un mot »... Autant de phrases prononcées il y a plus d'un siècle par Jean Jaurès qui permettent de s'interroger sur l'actualité du message jaurésien.

« Ce n'est pas de la nostalgie, explique le maire, Daniel Vaillant. Bien au contraire, il s'agit de se tourner vers l'avenir en ayant en mémoire la force de sa pensée, de son oeuvre".

Qui était Jean Jaurès ? Professeur agrégé de philosophie, élu député du républicain du Tarn en 1885, Jaurès est devenu socialiste lors de sa réélection en 1883 à Carmaux, circonscription rurale et ouvrière. Il multiplie les combats contre les inégalités et les injustices sociales, défend les mineurs puis les verriers grévistes et le capitaine Dreyfus. Il devient, en quelques années, le leader et la conscience du mouvement socialiste.

L'exposition retrace ainsi son itinéraire du Tarn à Paris, indissociable de l'histoire de la gauche française, celui d'un homme né au 19e siècle, un homme engagé dans la vie politique française lors du basculement de la France et de l'Europe d'un siècle à l'autre, du 19e au 20e siècle. Un homme qui compta pour beaucoup dans la modernisation de la société, transcendant les clivages. Ce sera surtout l'occasion de raconter ses grands combats pour unifier le socialisme, contre l'horreur de la guerre, toujours avec un éclairage contemporain.

Comment poser la question de l'actualité de Jaurès, sans poser celle de sa récupération politique, qui commença au lendemain de sa mort. Aujourd'hui Jaurès est publié, lu, discuté, cité, à gauche, dans toute la variété de ses sensibilités ; et même au-delà, les volontés d'appropriation de sa pensée se multiplie... C'est pourquoi l'un des grands thèmes de l'exposition s'intitule « Jaurès statufié ! Jaurès médaillé ! Jaurès commémoré ! ». Pour l'ancien Premier ministre Pierre Mauroy, Président de la Fondation Jean-Jaurès : « Beaucoup à gauche se réclament de sa pensée socialiste, de son héritage moral et politique. Tandis que d'autres le pillent sans vergogne... 150 ans après sa naissance, Jaurès ne laisse toujours pas indifférent ! ».

Journée d'étude organisée par la Fondation Jean Jaurès

Afin d'approfondir la question centrale de l'exposition, celle de l'héritage de Jaurès et sa pertinence dans notre monde actuel, la Fondation Jean-Jaurès organisera une journée de réflexion, réunissant historiens, hommes et femmes politiques de gauche, le 16 janvier 2010. De quoi nourrir le débat d'idées à gauche et inspirer durablement les nouvelles générations de citoyens (Télécharger le programme en pièce jointe en dessous de l'article).

Hors les murs : des balades jaurésiennes gratuites

L'association « Paris côté Jardin » et la mairie du 18e proposeront des balades culturelles gratuites dans les quartiers qui portent encore la force de sa mémoire. La première balade offre une plongée au cœur du quartier de la presse, celui de l'ancien siège de l'Humanité, qu'il fonda en 1904, mais aussi de son café fétiche, le café du Croissant, où il fut assassiné le 31 juillet 1914. La seconde balade se situe dans le quartier et le parc de la Butte du Chapeau Rouge (19e), lieu des grands rassemblements pour la paix qui devinrent par la suite des terrains militaires où s'élevèrent des fortifs...Cette butte, c'est aussi les quartiers populaires où vivaient les ouvriers du début du 20e siècle, dont Jaurès était un des plus ardents défenseurs.

La mairie du 18e remercie les partenaires de l'exposition la Société d'étude jaurésiennes, la Fondation Jean-Jaurès et le Musée de l'histoire vivante et le journal L'Humanité, ainsi que l'agence Médiris et l'équipe du collectif « Au fond à gauche » qui ont conçu la scénographie et le graphisme.

Informations utiles

  • Exposition « Jaurès, 1859-2009 : 150 ans de modernité »
    Du 10 décembre 2009 au 16 janvier 2010
    A la mairie du 18e - Entrée libre
  • Journée d'étude organisée par la Fondation Jean Jaurès
    16 janvier 2010 -Sur inscription auprès de dominique.lemoine@paris.fr ou 01 53 41 17 82
    A la mairie du 18e
  • Balades jaurésiennes :
    - le quartier de la presse et le café du Croissant (2e)

    Dates : samedi 12 décembre (14h30) et dimanche 10 janvier (14h)
Rendez-vous place de la Bourse.

  • - le quartier et le parc de la Butte du Chapeau Rouge (19e)

    Dates: samedi 9 et dimanche 17 janvier 2010.
    Rendez-vous à 14h au Métro Pré Saint Gervais.
    Ces balades sont commentées par Bruno Ballet. A chaque fois, un groupe de 30 pourra participer à la visite.
    Réservation auprès de l'association « Paris Côté Jardin » : 01 40 30 47 15 ou pariscotejardin@amisdelaterre.org



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Bibliographie
Qui est Jean Jaurès ?

Homme politique, philosophe et historien, Jean Jaurès -- Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès pour l'état-civil -- est né le 3 septembre 1859 dans une famille bourgeoise de Castres (Tarn). Son père est négociant, sa mère s'occupe du foyer qui compte deux enfants: Jean l'aîné, et Louis, futur amiral et député républicain-socialiste. Il suit ses études à Paris, au collège Sainte-Barbe puis au lycée Louis-le-Grand. En 1878, il est reçu premier au concours d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm (devant Henri Bergson) d'où il sortira trois ans plus tard agrégé de philosophie.
Nommé professeur de philosophie en 1881, Jean Jaurès enseigne d'abord au lycée Lapérouse d'Albi avant de rejoindre Toulouse l'année suivante. Il y enseigne à titre de Maître de conférences à la Faculté des Lettres et donne également un cours de psychologie dans un lycée de jeunes filles. Âgé de 25 ans, il fait son entrée en politique en se présentant comme candidat républicain aux élections législatives de 1885. Il est élu député du Tarn et siège à l'Assemblée nationale aux côtés de la gauche radicale. Bien que cherchant sa voie, il montre déjà à l'époque de fortes préoccupations sociales et impressionne le Parlement par son éloquence. En 1886, il épouse Louise Bois, avec qui il aura deux enfants (Madeleine et Louis).
Battu aux élections de la circonscription de Carmaux (Tarn) en 1889, Jean Jaurès reprend son poste d'enseignant à l'Université de Toulouse tout en préparant une thèse de doctorat, De la réalité du monde sensible (soutenue avec succès en 1892), ainsi qu'une seconde thèse sur Les origines du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte, et Hegel. Il collabore parallèlement au quotidien radical socialiste La Dépêche du midi à qui il donne de nombreux articles. En 1890, Il devient conseiller municipal, puis maire adjoint de Toulouse en charge de l'instruction publique.
Jean Jaurès, qui a désormais pris clairement conscience de la lutte des classes par ses travaux philosophiques, rejette les valeurs de sa classe d'origine pour embrasser la cause ouvrière. En 1892, il soutient activement la grande grève des mineurs de Carmaux qui protestent contre le licenciement d'un ouvrier syndicaliste qui était aussi maire de la ville. Dans ses articles remarqués de La Dépêche du Midi, il dénonce la collusion du pouvoir avec les milieux capitalistes. Sous la pression, le gouvernement doit finalement arbitrer le conflit et donner raison aux mineurs. L'année suivante, Jean Jaurès adhère au Parti Ouvrier Français et est élu député sur une liste socialiste. Pendant son mandat, il défend entre autres les luttes des verriers de Carmaux et des vignerons du Languedoc. Il participe aussi à la création des premières coopératives ouvrières et agricoles de la région (Verrerie d'Albi, Vignerons libres de Maraussan,...).
Jean Jaurès perd son mandat de député aux élections de 1898. Il devient co-directeur et éditorialiste d'un journal, La petite République Socialiste. En 1898, après la publication dans L'Aurore du célèbre "J'accuse" d'Émile Zola, il mène une campagne retentissante pour la libération d'Alfred Dreyfus, publiant notamment Les preuves, un ouvrage clamant l'innocence du capitaine injustement condamné par l'institution militaire. De 1899 à 1902, il soutient le gouvernement Waldeck Rousseau de Défense républicaine et prône avec Alexandre Millerand, alors ministre socialiste du commerce et de l'industrie, l'unité du mouvement socialiste français.
En 1902, tout en dirigeant la publication d'une Histoire socialiste de la France contemporaine, et alors que le marxiste Jules Guesde vient de créer le très radical "Parti Socialiste de France", il fonde un plus réformiste "Parti Socialiste Français". La même année, il parvient à reconquérir son siège de député de Carmaux, qu'il conservera dès lors constamment jusqu'à sa mort. Il s'engage en faveur du Bloc des gauches et soutient le gouvernement "bourgeois" d'Emile Combes (1902-1905). Brillant orateur, il est désigné Porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. En avril 1904, il fonde le quotidien L'Humanité, dont il prend la direction. Il mène les grandes batailles parlementaires de la gauche pour la séparation des Églises et de l'État, l'enseignement laïc, les libertés syndicales, les droits de l'homme, la nationalisation des grandes entreprises,... Ardent militant de l'unité socialiste, il voit ses voeux se réaliser sous la seconde Internationale avec la création en 1905 de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO), une fusion des deux partis socialistes français qu'il co-dirigera avec Jules Guesde.
Le Socialisme de Jean Jaurès, nourri à la fois par le Marxisme et par les idéaux de la Révolution française, se veut profondément humaniste, libéral, démocratique et non doctrinaire. Il ne considère pas la démocratie parlementaire comme un instrument de puissance de la bourgeoisie, mais comme le cadre permettant au prolétariat d'accéder au pouvoir. "C'est l'individu humain qui est la mesure de toute chose, de la patrie, de la famille, de la propriété, de l'humanité, de Dieu. Voilà la logique de l'idée révolutionnaire. Voilà le Socialisme", affirme-t-il.
Pacifiste, anti-colonialiste, anti-militariste, internationaliste et ami de l'Allemagne -- ce qui lui attirera de vives inimitiés comme entre autres celles de Charles Péguy et de Charles Maurras -- Jean Jaurès luttera ensuite activement contre la montée des nationalismes et la militarisation croissante des grandes puissances européennes. En 1910, il rédige une proposition de loi et un livre, L'Armée nouvelle, dans lequel il préconise une organisation de la Défense militaire non plus au niveau national mais international. Pour lui, "Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage". Farouchement opposé à la guerre avec l'Allemagne, il rappelle aux militants le mot d'ordre de grève générale décidé par l'Internationale ouvrière en cas de déclenchement d'un conflit armé.
Le 31 juillet 1914, trois jours avant le début de la Première Guerre Mondiale, Jean Jaurès est abattu d'un coup de revolver au café du Croissant, situé près de L'Humanité. Il a 54 ans. Son assassin est un jeune déséquilibré mental, Raoul Villain, militant d'extrême droite influencé par les appels aux meurtres des journaux nationalistes. Il sera acquité par la Cour d'Assises de la Seine en 1919 avant d'être assassiné à son tour aux Baléares par des Républicains espagnols.
150 ans plus tard, la popularité de Jean Jaurès demeure encore très forte. La plupart des villes de France ont baptisé des rues ou des places à son nom et lorsque François Mitterrand fut élu président en mai 1981, son premier geste fut d'aller s'incliner sur sa tombe au Panthéon, où le corps du grand tribun a été transféré en 1924. Les partis de gauche, PS et PCF en tête, revendiquent plus que jamais l'héritage de cet humaniste qui aura défendu toute sa vie une certaine idée des Droits de l'Homme, de la République et du Socialisme.



Qui sommes-nous ?

Les Amis de la Terre est une association de protection de l’Homme et de l’environnement.
Les Amis de la Terre France
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Nous œuvrons pour des sociétés durables au Nord comme au Sud dans lesquelles :
- Les besoins fondamentaux des générations présentes soient satisfaits sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs
- L’accès et le partage des ressources naturelles soient équitables ; le droit de chacun à vivre dans un environnement sain et le devoir de le préserver soient respectés.

 

 

 

 

Notre mission et nos valeurs

Créée en 1970, l’association Les Amis de la Terre figure parmi les précurseurs de l’écologie en France. Répondant aux grandes problématiques environnementales et sociales, notre objectif de promouvoir une société écologiquement viable et socialement équitable reste plus que jamais d’actualité.

Les Amis de la Terre est une organisation indépendante de tout pouvoir économique, politique ou religieux. Elle mène depuis bientôt 40 ans des actions de plaidoyer auprès des décideurs économiques et politiques. Nos campagnes sur la responsabilité des acteurs économiques, les changements climatiques, la protection des forêts tropicales ou l’agriculture ont pour mission de remettre en question un mode de production et de consommation à l’origine d’inégalités flagrantes et de pollutions majeures.

Ces enjeux, déterminants pour les générations futures, sont partagés par un nombre croissant de citoyens qui rejoignent les Amis de la Terre et entendent, avec nous, peser sur les pratiques des entreprises et sur les choix des pouvoirs publics pour replacer l’Homme et l’environnement au coeur des préoccupations politiques.
Mais outre la dimension globale, la fédération des Amis de la Terre s’appuie sur un réseau de 29 groupes locaux qui défendent l’environnement localement et relaient les campagnes nationales. Interlocuteurs privilégiés des décideurs locaux, nos groupes garantissent notre présence sur le terrain par le biais d’actions concrètes et efficaces.

Démocratie, équité, solidarité, responsabilité…

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- Les citoyens participent activement à façonner une société basée sur des principes démocratiques.

Des réponses adaptées et complémentaires

Les menaces environnementales auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés, résultent de choix politiques, économiques et sociaux pour lesquels adopter une approche transversale est essentiel. Pour plus d’efficacité, l’action des Amis de la Terre repose donc sur des approches différentes et complémentaires :
- Information, sensibilisation, représentation : En développant des idées et des solutions novatrices pour apporter des solutions et promouvoir nos alternatives, en diffusant des informations accessibles et pertinentes basées sur une expertise concrète, en organisant des manifestations non violentes, en relayant les positions partagées par nos membres auprès des décideurs politiques et économiques.
- Action des citoyens : En développant la mobilisation citoyenne autour de nos actions et de nos campagnes, en proposant à un public toujours plus large de s’impliquer pour défendre un mode de vie cohérent avec nos objectifs (en tant que consommateurs, travailleurs, électeurs, contribuables, épargnants, etc.).





En 1969, l’écologiste américain David Brower avait quitté la présidence du Sierra Club, une association plus ou moins semblable à notre Club Alpin et dont l’action visait à la préservation de la nature sauvage. Dans le bouillonnement des idées écologistes qui agitait alors les Etats-Unis depuis la publication du "Printemps Silencieux" de Rachel Carson, il voulait fonder une association qui sache remonter aux causes des atteintes à l’environnement, par exemple la politique de l’énergie, pour les combattre. Il fonda donc une nouvelle association, "Friends of the Earth", dont le comité de soutien rassemblait de nombreux noms illustres.

Aussitôt conscient du caractère international des problèmes écologiques, il activa les nombreux amis qu’il avait de par le monde, ce qui aboutit, en 1970, à la création des associations "Friends of the Earth - United Kingdom " à Londres. "Les Amis de la Terre" déposèrent quant à eux leurs statuts à la préfecture de Paris le 11 juillet 1970. Les principaux fondateurs étaient Edwin Matthews, un avocat américain résidant à Paris, et Alain Hervé, un poète, navigateur et reporter dont l’idée initiale était de faire des Amis de la Terre un grand mouvement de connaissance de la nature. Mais la prise de conscience des grands problèmes écologiques était déjà faite. La composition du Comité de Parrainage, comprenant Jean Dorat, Pierre Gascar, Claude Lévi-Strauss, Théodore Monod et Jean Rostand, montrait qu’il ne s’agissait pas d’un club de tourisme.

D’ailleurs, les Amis de la Terre, dès le départ conscients des graves problèmes posés par la voiture en ville et révulsés par le projet de Georges Pompidou "d’adapter la ville à la voiture" (par la construction de voies express, etc.), publièrent une affiche représentant Notre-Dame traversée par un flot de voitures, portant le slogan "Défense de klaxonner pendant les offices !".

Pour plus d’informations, lire également "Les Amis de la Terre : 30 ans au service de l’Homme et de l’environnement".




Les Amis de la Terre : 30 ans au service de l’Homme et de l’environnement


Histoire des Amis de la Terre 1970 - 1989 : vingt ans au coeur de l’écologie de Pierre Samue
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