NOUVELLES DU 18EME

Publié le par LEPIC ABBESSES

La rue Doudeauville change progressivement de visage

  par Philippe Bordier

Démarrés en décembre 2008, les travaux d’aménagement de la rue Doudeauville, dans le 18e arrondissement de Paris, vont bon train. Fin 2009, l’une des plus longues voies du 18e aura fait peau neuve.

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Les travaux rue Doudeauville devraient être achevés fin 2009.

La rue Doudeauville, dans le 18e arrondissement de Paris, se pare progressivement de ses nouveaux atours. Jeudi 9 juillet 2009, à la hauteur de la rue Léon, l’heure est à la pose du revêtement central. Bitumeuse et rouleau compresseur se succèdent dans un étrange balai, sous le regard curieux des badeaux. Leurs commentaires oscillent entre plaisir et agacement. « C’est le bazar, dit cette dame. Impossible de traverser la rue. » Patrick, lui, apprécie la perspective de pouvoir « bientôt marcher en sécurité, sur des trottoirs élargis. » Comme prévu, les travaux devraient être bouclés fin 2009.





Une nouvelle vie pour la rue Doudeauville

par Philippe Bordier

Une seule voie de circulation, élargissement des trottoirs, plantations d’arbres, rénovation de l’éclairage public : la rue Doudeauville, dans le 18e arrondissement de Paris, sera réaménagée de fond en comble, de l’hiver 2008 à l’automne 2009. La municipalité a récemment présenté le projet aux riverains de la rue. Lesquels ont aussi insisté sur le travail qui doit, selon eux, être réalisé sur l’ensemble du quartier de la Goutte d’Or.

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Nids-de-poule, trottoirs défoncés, mobilier urbain dépassé : la rue Doudeauville est moche. La municipalité va consacrer 3,7 millions d’euros à sa réfection.

Le préau de l’école de la rue Pierre Budin est bondé. L’assistance, une cinquantaine de riverains de la rue Doudeauville, s’impatiente. Monsieur le maire est en retard. La salle grogne. Les élus municipaux, Félix Beppo, adjoint à l’espace public (voirie et propreté) et Dominique Lamy, chargé des transports, tentent de calmer les impatients. La réunion publique de concertation pour le réaménagement de la rue Doudeauville fait recette. En effet, cette rue est stratégique.

Elle coupe en deux la Goutte d’Or et relie deux quartiers majeurs au nord de Paris : Max Dormoy et Barbès. La rue comporte un pont, d’une tristesse architecturale exemplaire, lequel enjambe les voies Sncf de la gare du Nord. Revêtement de la chaussée trouée de nids-de-poule, trottoirs défoncés, mobilier urbain dépassé : la rue Doudeauville est moche. La municipalité va donc mettre le paquet pour lui redonner une seconde jeunesse : 3,720 millions d’euros seront consacrés à sa réfection. « Davantage que ce que l’on a fait aux Abbesses », souligne Daniel Vaillant, maire du 18e, lequel vient d’arriver en s’excusant : « Il y a parfois des urgences à assumer ! »

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L’éclairage public de la rue sera, lui aussi, totalement rénové.

Les travaux devraient être lancés en décembre 2008. Réalisés en cinq phases pour limiter les perturbations, leur achèvement est prévu en octobre 2009. Première grande mesure présentée par les ingénieurs de la voirie de Paris : l’élargissement des trottoirs et la mise en une voie de circulation, afin, notamment, d’empêcher le stationnement en double file. Des places de stationnement et des aires de livraison sont prévues côté pair. La salle ricane. Une habitante explique : « C’est impossible. Les camionnettes stationneront au beau milieu de la rue. Et la circulation sera bloquée. »

La rue Doudeauville présente en effet la particularité d’accueillir, de part et d’autre de la chaussée, une kyrielle de boutiques, détaillants et grossistes, spécialisés dans l’importation de produits exotiques. On vient de toute la région parisienne, voire bien au-delà, s’approvisionner dans le quartier. Camionnettes et voitures particulières stationnent sans vergogne au beau milieu de la rue le temps de charger les produits. « Sur une seule voie, il faudra être gonflé, tout de même », soupire Daniel Vaillant.

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Les trottoirs seront élargis et une seule voie sera réservée à la circulation afin d’empêcher le stationnement en double file.

Sans être totalement hostile, la salle demande à voir. En revanche, l’assistance manifeste plus clairement son intérêt quand les ingénieurs expliquent la rénovation de l’éclairage public et soulignent le projet de planter 34 arbres le long de la rue. Des chênes verts et des pommiers pyramidaux d’une hauteur comprise entre 8 et 10 mètres à l’âge adulte. « Il faut modifier l’aspect minéral de cette voie », expliquent-ils. Comment leur donner tort ? La rue Doudeauville est un véritable désert végétal. À part deux ou trois jardinières posées devant l’école Doudeauville et trois arbres maigrichons, la grisaille règne sans partage d’un bout à l’autre de la rue.

Les doigts se lèvent. « La verdure, c’est bien beau, lance cet habitant, mais on fait quoi des déjections canines et humaines au pied des arbres ? » « D’ailleurs, renchérit cette dame bien mise, a t-on pensé à l’installation de sanisettes ? » Élus et techniciens notent les remarques. Certaines d’entre elles ne manquent pas de singularité : « J’ai acheté un appartement rue Doudeauville l’année dernière, explique ce jeune homme. C’est au deuxième étage et je n’ai pas envie d’avoir des arbres devant mes fenêtres. »

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Les voies Sncf de la gare du Nord, vues depuis la rue Doudeauville.

Souvent, le débat dépasse largement le cadre de la rue Doudeauville et s’oriente sur le quartier de la Goutte d’Or lui-même. Ainsi, une majorité d’habitants souhaite voir s’accélérer la délocalisation du marché Dejean, situé métro Château Rouge. Le projet d’un marché des cinq continents au nord-est de Paris, qui accueillerait les commerces exotiques installés dans la Goutte d’Or, est en bonne voie, « mais ce travail prend du temps »

« On ne sait pas vraiment où il en est, affirme, après la réunion, Roxane Decorte, conseillère de Paris et chef de file UMP de l’opposition municipale. Sans son aboutissement, réhabiliter le quartier sera difficile. Rue Doudeauville ou ailleurs. » « Notre objectif, précise Daniel Vaillant, c’est qu’un commerce correspondant à une demande locale subsiste dans le quartier. Mais il faut le réglementer. »

 

 

 

 

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