NOUVELLES DU 18 EME
Ils sont savoyards ou kabyles… et affichent allégrement plus de cinquante années au compteur. Sauf lui. A 38 ans à peine, ce natif de la Charente-Maritime fait figure d’exception chez les chefs écaillers parisiens. Philippe Pezac officie depuis neuf ans au Wepler, la célèbre brasserie de la place de Clichy (XVIIIe). Les huîtres, ce fils d’ostréiculteur charentais ne voulait pourtant pas en entendre parler… Mais après des études de droit et des velléités de journalisme, il revient à cette tradition familiale.
Et il adore ça. Le métier est dur pourtant. Dehors toute la journée, sur le trottoir contre les vitres du Wepler, au chaud ou au froid…« Le service en plus, le choix et le conseil »
Derrière son « banc » le nom donné au présentoir à huîtres , l’un des plus grands et des plus anciens de Paris, lui et son équipe en vareuses marines sont capables d’ouvrir une dizaine d’huîtres à toute allure. Car Philippe Pezac a été champion de Paris au concours de rapidité des meilleurs écaillers… En ce moment, c’est la folie, la plus grosse période de l’année. Ils ouvrent entre 3 500 et 5 000 huîtres par jour. Soit, à l’année, l’équivalent de 700 000 huîtres, sans compter les autres coquillages, type palourdes ! « Notre travail est d’ouvrir bien sûr le plus rapidement possible, mais aussi le plus proprement possible, raconte Philippe Pezac. Mais nous sommes aussi des spécialistes de l’huître, donc capables de reconnaître un produit fatigué. »
Le chef écailler connaît aussi les meilleurs ostréiculteurs de France et choisit les plus grandes maisons pour garnir son banc. Les Prat-ar-coum d’Yvon Madec pour les creuses et les spéciales, celles de Jacques Cadoret à Riec-sur-Bellon pour les plates dites belon ou encore celles de la maison Blanc, grand fournisseur de gillardeaus. Des grands noms qui se vendent à partir de 11,40 € la douzaine. « Bien sûr c’est plus cher que le petit ostréiculteur qui vend ses bourriches d’huîtres sur les marchés … Mais il y a ici le service en plus, le choix et le conseil (voir encadré). On a des clients qui viennent exprès de loin, de l’autre bout de Paris ou d’Enghien… »
Les clients ne le savent pas forcément, mais à l’Atelier 2000, boutique installée au 38, rue du Poteau (XVIII e ), acheter un jouet c’est aussi faire preuve de solidarité. Entreprise d’insertion ouverte fin 2006 dans le quartier de la Goutte-d’Or, cette enseigne qui a déménagé depuis emploie neuf personnes en contrat aidé.
Une fois embauchées, elles apprennent à travailler le bois, à construire un mobile, faire des puzzles, des casse-tête, des jeux de construction…« Le but de cette entreprise, c’est la réinsertion par le travail de personnes en situation d’exclusion », explique Nicolas Dupard, ancien éducateur. Mais aussi de faire plaisir aux enfants… Et ça marche. « La boutique fonctionne dans le quartier », confirme Cécile, qui s’occupe de la vente.
Atelier 2000, 38, rue du Poteau, XVIII e , M o Jules-Joffrin ou Porte-de-Clignancourt.